10 janvier – Baptême du Seigneur

L’icône du Baptême du Seigneur rappelle que cette célébration occupe une place de premier rang dans les églises d’Orient.

Dans la période pénible que nous vivons présentement, nous voici, petit reste uni par la fraternité, portant dans notre cœur nos familles, nos malades, nos soignants, et en attente d’une parole réconfortante, des paroles d’espoir. On trouvera du réconfort dans les lectures d’aujourd’hui. Isaïe nous dit : « Venez à moi, vous qui êtes assoiffés! Écoutez et vous vivrez »; dans la 2e lecture, s. Jean dit aux chrétiens : « Qui donc est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est fils de dieu ? »;  et enfin dans l’évangile, Marc fait une annonce bouleversante à propos de Jésus : Une voix venant du ciel lui dit : «Tu es mon Fils bien-aimé.»

Rappelons le contexte où a été écrit son Évangile. L’annonce de Marc date des années 64-65 aux chrétiens de Rome persécutés par l’empereur; les persécutions étaient au moins aussi souffrantes et angoissantes que les conséquences d’une pandémie : insécurité, divisions et même la mort.  Quelle est donc cette annonce exprimée en si peu de mots?

« En ces jours-là, Jésus vient de Nazareth en Galilée, il se fait baptisé par Jean dans le Jourdain. Aussitôt qu’il remonte de l’eau, il voit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Et une voix venant des cieux lui dit : Tu es mon Fils bien-aimé; en toi, je trouve ma joie. »

Tout un récit à décoder. D’abord c’est un baptême d’eau que donne Jean. C’est l’histoire d’Israël qui est résumée là; un peuple qui a connu le désert et la soif. Dans la 1ère lecture Isaïe parle d’une eau gratuite, « Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent. » Cette eau, c’est la parole du Seigneur, dit-il. Si vous suivez les chemins du Seigneur, si vous buvez de cette eau, vous vivrez. 

Donc, Jean baptise dans l’eau, mais celui qui vient après lui est plus fort que lui, car il baptisera dans l’Esprit Saint. C’est le cœur de l’annonce de Marc : Jésus vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui. Qu’est-ce que veut dire cette vision ? La première fois que Jésus prêche à Nazareth en Galilée, pour appuyer ses paroles, il commente un texte bien connu d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, proclamer une année de grâce du Seigneur. » Ce texte fait référence à la promesse d’un envoyé, d’un Messie, d’un roi, pour ramener Israël au Seigneur, libérer les captifs, redonner la vue aux aveugles. À mots très clairs pour les Israéliens, Marc annonce que Jésus est le Messie attendu, le roi qui ramènera le peuple vers le Seigneur.

Et pourquoi l’esprit est-il comme une colombe? Dans la bible, elle symbolise le commencement. Commencement du monde au récit de la création quand l’Esprit de Dieu plane sur les eaux. Recommencement du monde quand, après le Déluge, une colombe annonce le retrait des eaux. Ici, l’Esprit descendu sur Jésus, c’est Jésus qui est désigné comme le nouveau roi David qui va rassembler à nouveau le peuple d’Israël et, à la Pentecôte sur les apôtres, c’est l’envoi des disciples vers toutes les nations pour annoncer la bonne nouvelle à tous les humains. C’est pourquoi, quand nous sommes baptisés, l’Esprit fait de nous des filles et fils de Dieu, des créatures nouvelles.

Il reste la dernière parole de Marc : « Tu es mon Fils bien-aimé; en toi, je trouve ma joie! » La relation de Jésus avec le Père est une relation d’amour. Non seulement Jésus est-il le fils bien-aimé du Père, mais tous ceux qui seront baptisés, après lui, deviennent filles et fils aimés du Père. Dans la 2e lecture, S. Jean exprime bien cette relation d’amour : «Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu… Et, on aime Dieu lorsqu’on garde ses commandements. … Ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde.»

Nous qui avons besoin de réconfort en ce temps de restrictions et de souffrances, comme aux chrétiens persécutés par l’empereur romain, Marc nous dit que nous sommes vainqueurs du monde. Nous sommes vainqueurs de la maladie, de l’angoisse et des souffrances, quand nous recherchons le visage de Jésus Christ, quand nous sommes bienveillants les uns pour les autres et même avec ceux qui sont moins aimables, enfin quand nous recherchons la paix.

Les paroles d’aujourd’hui répondent à ma soif de croire que la vie a un sens, et ce sens, c’est de croire que Dieu nous aime, qu’il nous a exprimé son amour en envoyant son fils parmi nous. À notre tour, remplis d’Esprit saint, nous sommes témoins de cet amour quand nous aimons ceux et celles qu’il met sur notre chemin.

Michel Bourgault

Image : Pixabay/dimitrisvetsikas196

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Une réponse à 10 janvier – Baptême du Seigneur

  1. Henri Ndzengue dit :

    Bonjour M Bourgault! Merci du beau message d’espoir en ces temps difficiles de la pandémie! Les illustrations sont magnifiques. Bravo! Que Dieu continue à vous inspirer!

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